Past shows
06/01/2024 - 07/26/2024

Double Respawn

 | Gallery

Valentin Guillon

Pareil mais différent
par David Pons

Il y a d’abord le soleil, et cet·te enfant qui joue avec son ballon de foot sur la route,tandis qu’une voiture file sans læ remarquer. Le ballon éclate. Encore. Les ballons se fossilisent, leurs squelettes s’entassent, et seul le parfum du vent change.

Avant, une fenêtre s’ouvrait sur la rue, puis, brusquement, un mur l’a remplacée. Maintenant, là où se dressait le mur, la fenêtre a ressurgi, retrouvant sa place originelle. À chaque réapparition, c’est comme si le centre de la galerie se réaffirmait. Et à chaque réapparition, des éléments de l’espace se métamorphosent. Cet endroit est son point fixe, d’où Valentin Guillon repart à chaque fois, mais jamais à partir de zéro. À chaque réapparition, il documente les chemins empruntés, les routes tracées et les murs évités. Dans un code couleur qu’il a choisi, nous ressentons tous les virages, toutes les textures du bitume passé. Six teintes de bleu, autant d’amour. Cinq teintes de vert, autant de pluie. Six teintes de rouge, autant de peine. C’est la troisième fois qu’il expose à la galerie Florence Loewy. C’est pareil mais c’est différent. Cette fois, les traits sportifs sont plus affirmés, ils racontent une autre histoire, ils subliment la poursuite. Sur les panneaux de bois, les angles sont arrondis. C’est plus facile pour glisser sur sa peinture. De se laisser bousculer par le circuit qu’il a choisi. C’est pareil mais c’est différent. C’est lui qui reprend la main. Il choisit la vitesse. Il choisit la carrosserie et le pourcentage d’amortissement. Quelque chose est né, à surgit, et l’énergie de cet événement l’a transformé.

Ce matin-là, il roulait vite, la tête ailleurs, obsédé par le mur et la vitesse nécessaire pour l’éviter sans dommage. Perdu dans ses pensées, ébloui par le soleil, il aperçoit le ballon et le contourne sans le faire éclater.


 


EN


Same but different
by David Pons

First there’s the sun, a child playing with a football in the road, and a car speeding forward whose driver hasn’t seen them. The ball explodes. And again. The balls fossilize, their skeletons pile up, and only the fragrance of the wind changes.


Before, a window opened onto the street. Then, a wall suddenly appeared in its place. Now, where the wall once stood, the window has returned, in its original place. With each reappearance, it is as if the centre of the gallery reaffirms itself. And with each reappearance, the elements of the space undergo a metamorphosis. This place is the anchor point from which Valentin Guillon sets out anew each time, never starting entirely from scratch. With each reappearance, he documents the paths followed, the roads travelled, and the walls skirted. Thanks to a colour code of his choosing, we can feel every twist and turn, every change in the texture of the asphalt. Six shades of blue, six shades of love. Five shades of green, five shades of rain. Six shades of red, six shades of hardship. This is the third time he has exhibited at Florence Loewy. This time, it’s the same, but it's different. This time, the energetic strokes are more trenchant. They tell another story, and sublimate the chase. On wooden panels, the corners are rounded, and it is easier to slip on the painting, easier to slip into whichever circuit one chooses. It’s the same but, it’s different. He has taken back control. He’s the one choosing the speed, the bodywork, the shock-absorption factor. Something has been born, has burst forth, and the energy of this event has transformed him.


That morning, he was driving fast, his mind elsewhere, obsessed by the wall and the speed necessary for avoiding it unscathed. Lost in his thoughts, dazzled by the sun, he saw the ball and swerved around it, leaving it unburst.

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