May 18 - June 1, 2019
Vasarely Go Home
FR
En collaboration avec la galerie Thomas Bernard
Le samedi 18 octobre 1969, la Mücsarnok Kunsthalle de Budapest a inauguré une exposition rétrospective de Victor Vasarely, sa plus grande exposition à ce jour. Il s’agissait d’un événement public important et l’ouverture a attiré une foule immense. Parmi les visiteurs se trouvait l’artiste János Major qui, à cette occasion, a décidé de manifester discrètement. Il avait dans sa poche une petite pancarte qu’il montrait de temps en temps à ses amis et collègues présents. La pancarte disait: Vasarely Go Home.
La Hongrie a connu une lente «normalisation» politique dans les années 60 et sa politique culturelle consistait à rétablir activement les contacts avec des artistes vivant à l’étranger. Si l’exposition de Vasarely était une «importation» d’art international, c’était en même temps une récupération de Vasarely en tant qu’Hongrois, de sorte que l’on pouvait également parler d’une «exportation» culturelle. L’art d’avant-garde hongrois de cette époque était constamment réprimé par les autorités. L’exposition a donc suscité à la fois l’enthousiasme et la polémique de la scène artistique locale.
La vidéo d’Andreas Fogarasi, Vasarely Go Home, consiste en des interviews d’artistes et d’autres acteurs de la scène culturelle de Budapest. Ils parlent de l’importance de l’exposition et du travail de Victor Vasarely pour leur pratique et pour la scène artistique hongroise, ainsi que de János Major et de son action. Certains d’entre eux ont été témoins ce soir-là, mais ils ont aussi parlé en termes plus généraux, de cette importation / exportation d’une ancienne pratique d’avant-garde, de son contexte politique et de sa pertinence en 1969.
La vidéo a été réalisée pour le Museo Reina Sofia à Madrid et est présentée pour la première fois à Paris à la galerie Florence Loewy. Des œuvres sur papier et des éditions accompagnent le projet. On y retrouve l’un des premiers travaux que Fogarasi a réalisé alors qu’il était encore étudiant. Pour le réaliser, il a appris à imiter l’écriture et la signature de Vasarely et s’est approprié ses textes et ses déclarations en les réécrivant. Par ailleurs il a ajouté des témoignages féministes, des remarques insolites, des observations, des notes mondaines et une liste de courses «moderniste» qui mentionne entre autres «Lait, œufs, Red Bull, Actimell, paroles,…»
Le samedi 18 mai, lors du vernissage, un programme de conversations se déroulera de 15h à 20h entre Andreas Fogarasi et Edit Sasvári, directeur du Lajos Kassák Museum de Budapest et contributeur à la publication “Vasarely Go Home” éditée par Spector Books, Leipzig et disponible à la galerie.
La vidéo peut être visionnée dans son integralité sur le site web : https://vasarelygohome.gfzk.de/
////
Andreas Fogarasi (Vienne, 1977) utilise des formes qui rappellent le minimalisme et l’art conceptuel pour explorer les questions de l’espace et de la représentation. Entre documentaire et pratique sculpturale, il analyse de manière critique l’esthétisation et l’économisation de l’espace urbain et le rôle de l’architecture et du champ culturel dans la société contemporaine.
Son travail a été inclus dans de nombreux expositions de groupe dans des institutions comme le Museo Tamayao, Mexico City; New Museum, New York; Grazer Kunstverein, Graz; HAB Galerie, Nantes; Kunstverein Düsseldorf; MSU, Zagreb; Manifesta 4, Francfort-sur-le-Main, CAC, Vilnius; et Palais de Tokyo, Paris.
Parmi les expositions individuelles, mentionnons la Kunsthalle Vienne (2019), Galerie Thomas Bernard, Paris (2018); Georg Kargl Fine Arts, Vienne (2017); Proyectos Monclova, Mexico City (2016); MAK Center, Los Angeles (avec Oscar Tuazon); Galeria Vermelho, Sao Paulo; Museum Haus Konstruktiv, Zürich (2014); Prefix ICA, Toronto (2012); Museo Reina Sofia, Madrid; CAAC – Centro Andaluz de Arte Contemporaneo, Sevilla (2011); Ludwig Forum, Aix-la-Chapelle (2010); MAK, Vienne; Lombard Freid-Projects, New York, (2008) et la 52. Biennale de Venise (2007), où son exposition au Pavillon hongrois a reçu le Lion d’or pour la meilleure participation nationale.
EN
In collaboration with the galerie Thomas Bernard
On Saturday, October 18th, 1969 the Mücsarnok Kunsthalle in Budapest opened a retrospective exhibition of Victor Vasarely, his biggest exhibition ever. It was an important public event and the opening attracted a huge crowd. Among the visitors was the artist János Major who, on that occasion held a discreet one-person protest. He had a small sign in his pocket, that he held up from time to time, to show it to friends and colleagues in the crowd. The sign read: Vasarely Go Home.
The 1960s in Hungary were a time of slow political “normalization”, and there was a cultural policy of actively re-establishing contacts with artists living abroad. While Vasarely’s exhbition was an “import” of international art, it was at the same time a reclamation of Vasarely as a Hungarian, so that one can also speak of a cultural “export”. Hungarian avant-garde art of that time was continuially suppressed by the authorities, so the show was met with some optimist expectation but also with criticism from the local artistic scene.
Andreas Fogarasi’s video Vasarely Go Home consists of interviews with artists and other participants of the cultural scene active at that time in Budapest. They talk about the importance of the exhibition and the work of Victor Vasarely for their practice and the Hungarian
art scene, as well as about János Major and his action. Some of them were witnesses to that very evening, but they also talk in more general terms about this import/export of a former avant-garde practice and its political background and relevance in 1969.
The video was produced for Museo Reina Sofia in Madrid and is shown for the first time in Paris. It is accompanied by smaller works and editions surrounding the project, among others an early work that Fogarasi produced when he was still a student: He learned Vasarely’s handwriting and signature and appropriated and rewrote his texts and statements. Adding feminist self-confessions, quirky remarks and mundane observations and notes, it includes a “modernist” shopping list for, a.o. “Milk, Eggs, Red Bull, Actimell, Words, …”
For the opening on may 18, from 15 to 20h there will be an intermittant program of short talks by Andreas Fogarasi and by Edit Sasvári, director of the Lajos Kassák Museum, Budapest and contributor to the publication “Vasarely Go Home” (Spector Books, Leipzig), that will also be available at the gallery.
The video can be seen in its entirety on the website : https://vasarelygohome.gfzk.de/
///
Andreas Fogarasi (Vienna, 1977) uses forms of display that are reminiscent of minimalism and conceptual art to explore questions of space and representation. Between a documentary and a sculptural practice, he critically analyses the aesthetisation and economization of urban space and the role of architecture and the cultural field in contemporary society.
His works have been shown internationally at institutions like the Museo Tamayo, Mexico City, New Museum, New York; Grazer Kunstverein, Graz; Kunstverein Düsseldorf; MAK Center for Art and Architecture, Los Angeles; European Kunsthalle, Cologne; MSU, Zagreb; CAC, Vilnius; and Palais de Tokyo, Paris.
His solo exhibitions include: Kunsthalle Vienna (2019); Galerie Thomas Bernard, Paris (2018); Georg Kargl Fine Arts, Vienna (2017); Proyectos Monclova, Mexico City (2016); MAK Center, Los Angeles (with Oscar Tuazon); Galeria Vermelho, Sao Paulo; GfZK – Museum of Contemporary Art, Leipzig; Museum Haus Konstruktiv, Zürich (2014); Prefix ICA, Toronto (2012); Museo Reina Sofia, Madrid, CAAC, Sevilla (2011); Ludwig Forum, Aachen (2010); MAK, Vienna; Lombard Freid-Projects, New York (2008) and the 52. Biennale di Venezia (2007), where his exhibition Kultur und Freizeit at the Hungarian Pavilion was awarded the Golden Lion for best national participation.