FR
Recréant un Âge d’or en déliquescence oscillant entre préciosité et précarité, Florian Bézu investit l’espace de la galerie pour y déployer les différents univers qui l’animent. L’épicentre : un building élevé en cartons d’emballage, peuplé par des fragments de fictions en céramique. L’artiste puise dans la culture populaire, en célèbre les symboles et en déconstruit les fantasmes. Le potentiel irrationnel des architectures utopiques est ici refoulé dans le risque de l’effondrement à chaque instant. Cette construction modeste s’émaille d’une matérialité autre, entre chimères miniaturisées et jouets énigmatiques. Des temps idylliques, demeurent les vestiges de la fête à partir desquels toute rêverie est possible. L’artiste emprunte des formes préexistantes et les emmène ailleurs. Il récolte des bribes de pacotilles, transfigure la matière et insuffle de l’étrangeté à la réalité. Les boules de cotillons détrempées gisent inertes sur la feuille, le papier toilette modelé en volumes de papier mâché s’affiche en papier cadeau, les bougies d’anniversaire se fondent en coulures hasardeuses et les cartes postales s’effritent en poussières de ruines. « Golden Age » éveille un songe de Bacchanales et nous plonge dans un paysage vacillant : disparition poétique ou aspiration à la renaissance ?
Nadège Lécuyer
EN
Florian Bézu recreates here a decaying Golden Age, swinging back and forth between preciosity and makeshift insecurity and fills the space of the gallery with the different universes that nourish him and drive his creation. The epicenter : a construction built up from cardboard boxes and peopled with ceramic fragmentsof fiction. The artist draws on popular culture, celebrating its symbols and deconstructing its fantasy. The irrational potential of utopist architectures is here repressed, held back, risking collapse at any moment. This modest building is studded with different materials, between miniature chimera and enigmatic toys. From Idyllic times, party leftovers may transport us to a world where dreams come true. The artist borrows pre-existing forms and takes them to unknown places. He brings together bits and pieces, he transforms the matter, and breathes strangeness into each of their realities. Soaked in paint, balls made from party streamers lie strangely inert on a sheet of paper, toilet paper, modeled into volumes of papier mâché, becomes motif for wrapping paper, birthday candles melt into haphazard run-off and picture postcards crumble into dust of ruin. « Golden Age » dreams up fantasies of Bacchanalia and plunges us into a fluctuating world : poetic desintegration or desire for rebirth ?
Nadège Lécuyer